jeudi 10 mai 2012

La Mort au bout du fil


Parler à nos proches peut-il nous mettre en danger ? Le débat sur l'éventuel caractère cancérigène des ondes électromagnétiques émises par nos téléphones ne date pas d'hier. Aussi de nombreuses recherches ont-elles été menées sur ce sujet. Et les réponses qu'elles ont apportées n'ont fait que relancer le débat. C'est le cas, étrangement peu médiatisé en France, des recherches menées en 2005 et 2008 par Hugo Rüdiger, de l'Université médicale de Vienne. Ses études « montraient » un lien flagrant entre l'exposition aux ondes et des brisures dans les chaînes ADN provoquant des cancers. En 2008, le biologiste allemand Alexander Lerchl alerte le Mutation Research, dans lequel est paru le premier article, signalant des résultats suspects. Après étude par un comité portant sur chacun des articles, il s'avère que les résultats sont même plus que suspects : ils ont été créés de toute pièce.

Lors des expériences, des cellules étaient bombardées par des ondes, d'autres non, comme témoins. Les chercheurs n'étaient pas censés savoir quelles cellules avaient été bombardées, pour éviter les fraudes. Chaque paquet de cellules étant numéroté, ce n'est qu'une fois les résultats validés que les chercheurs auraient dû avoir connaissance du code pour identifier chacune d'elles. Or, selon le rapport du comité, la technicienne en charge des résultats, Elisabeth Kratochvil, aurait eu connaissance de ce code et aurait ensuite « fabriqué » les résultats en conséquence, ceci dans le but de « prouver » les effets nocifs des ondes électromagnétiques sur l'ADN. Mais l'histoire ne s'arrête pas là : Rüdiger demande alors une révision de ce rapport, estimant qu’il y a conflit d'intérêt. En effet, un avocat faisant partie du comité a par le passé collaboré avec une compagnie de télécommunication. Les résultats sont alors revus par un nouveau comité, qui en arrive aux mêmes conclusions. L'article de 2008 est alors retiré. En ce qui concerne l'article de 2005, il reste en attente de plus amples vérifications. En effet, le matériel utilisé alors n’était pas celui du laboratoire de Rüdiger mais un matériel à priori moins sujet à caution.

Rien ne permet encore de statuer sur la véracité des résultats parus dans l'article de 2005, bien que les soupçons d'Alexander Lerchl et de nombre de ses confrères soient grands. Les implications d'une telle étude sont telles que l'on comprend aisément que les comités prennent des pincettes avant de conclure , malgré l'urgence et la nécessité de résultats capables de mettre un terme à ce débat qui, depuis trop longtemps, dure...

Morand Maxime

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire